mardi 23 février 2016

Sur la route des films de voyage, d'aventure et d'évasion.





Définition:

Echappée belle : Escapade, virée dans un endroit agréable que l'on découvre.
 L’échappée belle, c’est l’avancée solitaire — et parfois fulgurante — d’une personne qui échappe aux autres.



Cette deuxième définition est celle qui colle le plus avec ce premier film dont je vais vous parler, l'incontournable " Into the wild "



 

 
 
 
 
Beaucoup de personnes ne connaissent que le film, cependant, ce dernier est tiré du récit biographique du même nom, écrit en 1996 par Jon Krakauer relatant l'histoire vraie de Christopher McCandless, un jeune Californien de 22 ans qui du jour au lendemain, laisse sa vie derrière lui pour se jeter dans l'aventure de sa vie, qui lui sera fatale. Pour cet article sur le voyage et l'aventure, je ne pouvais faire autrement que de parler de cette aventure incroyable. Christopher, après avoir obtenu son diplôme universitaire en 1990, quitte tout, sa famille, sa ville, une carrière prometteuse,ses habitudes pour partir seul parcourir les Etats-Unis, de l'Arizona, en passant par la Californie, le Dakota et enfin l'Alaska, qu'il ne quittera malheureusement pas. Sur les quelques films que j'ai choisi, c'est celui qui pousse le plus loin le concept d'aventure. Elle est totale, sans concession, il coupe presque totalement tout lien avec la société et les autres hommes ( il côtoie des gens, mais toujours de façon très courte), il découpe sa carte d'identité, se sépare de tout son argent, mais pas de ses quelques livres ( Jack London notamment ). C'est une véritable quête spirituelle, en se détournant de la civilisation, du matérialisme, de l'emprise de l'argent et du travail sur nos vies, il découvre ce qu'est la vraie liberté , une liberté totale, mais cette liberté a un prix, et je crois que c'est la leçon fondamentale du film, au fond, qu'est-ce qui est le plus fou?  vivre une existence, longue, dans le confort mais sans aucune consistance, dénuée de tout fond, dans laquelle l'argent a pris le dessus sur tout, y compris le bonheur, ou une vie courte, mais intense, totalement libérée des entraves de l'argent, des choses matérielles, une vie au sein de laquelle l'on redevient le personnage principal et non un pion qui regarde sa vie passer à côté de lui. J'admire véritablement cet homme, sa quête de la vie, je suis fermement convaincu qu'il avait compris l'essence de ce que doit être l'existence, tout abandonner, se mettre en danger requiert un courage et une détermination que seules quelques personnes ont en elles. Ce qu'il fuit c'est une société malade, aveuglée par la réussite, sociale, personnelle, une société dans laquelle les rapports humains sont sclérosés et faux ( ses parents par exemple ont des rapports très conflictuels ). C'est je crois l'un des films qui m'a fait le plus réfléchir sur notre condition, un des ces films qui te fait penser " et si c'était ça le bonheur, il s'il avait tout compris? " , Fight Club rejoint pour moi cette pensée, les personnages, en se défaisant de toutes les règles sociales arrivent à un niveau de conscience et de liberté presque totale mais c'est une liberté qui se mérite, qui est dure à obtenir et qui demande le plus grand de sacrifices.  Si vous n'avez pas lu le livre, pas regardé le film, faites le, cela vous fera réfléchir et mettre votre vie en perspective, c'est un questionnement profond sur nos choix et leur influence sur notre vie. Christopher McCandless, un véritable héros des temps modernes.
 
 
 
Je termine avec cette citation qui est on ne peut plus juste et qui résume toute la pensée de Chris:
 
 


"Deux ans à parcourir le globe. Sans téléphone, sans compagnie, sans animaux, sans cigarettes. La liberté suprême. Un extrémiste, un voyageur esthète, dont le seul domicile est la route. Et maintenant, après deux années chaotiques, c’est le moment de l’aventure ultime la plus extraordinaire. Le combat capital pour tuer l’être factice terré au plus profond, et mener à son terme la révolution spirituelle. Pour ne plus se laisser contaminer pas la civilisation, il fuit, et il marche seul, pour revenir à l’état sauvage."
Chris McCandless.



 
 
 

 
 



Un autre film qui fait écho à " Into the wild " qui, même s'il reste plus conventionnel et moins couillu
rejoint exactement la pensée de Christopher McCandless. Là encore, il s'agit d'une adaptation d"un livre, d'une nouvelle ici plus précisément nommée " La vie secrète de Walter Mitty " parue en 1939. Le héros éponyme de cette adaptation en film de 2013( réalisée et produite par Ben Stiller, également acteur principal ) est un employé au service négatifs ( service photo donc ) du magasine " Life " qui pour s'évader de son quotidien plan-plan s'invente des histoires. Jusqu'au jour ou le célèbre photographe aventurier Sean O'connell lui laisse un véritable jeu de pistes pour retrouver la pellicule contenant la photo pour la couverture de la dernière édition papier du magasine . Walter Mitty se lance donc dans une quête afin de retrouver la dernière pellicule qui le mènera au Groenland puis en Islande. J'étais allé voir ce film à sa sortie car j'aime le jeu de Ben Stiller, mais je ne m'étais pas attendu à aimer autant ce film qui m'a vraiment surpris et qui comprend de véritables scènes de grâce qui vous donnent des frissons, la scène où Walter Mitty fait de la longboard sur les grandes routes désertes d'Islande, soutenue par la superbe musique de Junip " Far away " est magique.





Encore une fois ce film relate l'histoire d'un homme qui quitte son confort pour partir à l'aventure et qui se découvre différemment au long de ce voyage , il cesse de rêver sa vie et décide de se lancer dans l'inconnu, fini le bureau et la petite salle de travail, fini le nouveau patron qui lui marche sur les pieds et le ridiculise , il marche dans les pas du journalise O' connell, incarné par Sean Penn ( réalisateur d'Into the wild, le bonhomme aime l'aventure ) et dépasse ses limites. Un film que personne n'attendait vraiment et qui en a séduit beaucoup comme moi dans les salles obscures. Un bel appel à l'aventure qui vous incite à sortir de votre zone de sécurité, de confort pour vous découvrir un peu, une autre quête de soi, plus légère celle là, mais qui vous laissera rêveur.



 "La vie, ça demande du courage et des sauts dans l'inconnu."  Walter Mitty






Comme beaucoup, je crois que j'ai découvert ce personnage haut en couleurs qu'est Antoine de Maximy via la télé, en tombant sur son programme culte " J'irai dormir chez vous ". Il est l'un des gars que j'admire le plus, un vrai précurseur avec son émission, que beaucoup tentent de copier mais n'arrivent pas à égaler. J'irai dormir chez vous c'est quoi? c'est un gars, avec sa petite caméra embarquée qui parcourt le monde entier, pas pour faire le touriste, mais pour aller au contact humain, le vrai,  et qui demande l'hospitalité pour la nuit à des parfaits étrangers, vous le ne verrez pas dans les zones touristiques mais dans les coins reculés pour offrir  au mieux un portrait vrai des gens , il ne nous livre pas une carte postale mais un regard juste, qui montre toute la richesse de l'humanité, ses bons, comme ses mauvais côtés. Vous découvrez ainsi que les plus démunis lui offrent bien souvent l'accueil le plus chaleureux et souvent plus que ce qu'ils n'ont pas. C'est en plus d'être un super programme de voyage  un vrai travail de sociologie, d'ethnographie. On voit à quel point les populations envisagent la vie d'une façon différente, vivent de façon différente. A travers ces nombreux reportages, l'on peut voir de la violence ( Antoine de Maximy a failli se faire enlever et tuer en Bolivie, a assisté à des fusillades et règlements de compte en Amérique du Sud, s'est fait taper et exploser la caméra en Finlande par des habitants que l'alcool rend fou...)  de la détresse humaine( il a rencontré beaucoup de gens à la rue, sans rien ), beaucoup d'hospitalité et d'entraide, de l'hostilité, parfois de l'amour.
J'ai eu le grand plaisir de lire " Avant d'aller dormir chez vous " dans lequel Maximy raconte tout le parcours qui l'a mené à j'irai dormir chez vous. Cela a encore plus renforcé mon respect pour cet homme que rien ne destinait à une telle carrière ( il a tout fait ).




J'admire son travail, son concept est parfait et me captive chaque fois que je le regarde, on est amusés et touchés par ses voyages et par les gens qu'il rencontre, c'est une grande aventure humaine qui redonne foi en l'homme ( même si certains méritent un poing dans la gueule ). Il montre avec brio que malgré toutes nos différences, nos différences culturelles, morales, sociales, nous sommes capables d'ouverture à l'autre, d'entraide et donc de bonté envers des personnes qui sont à l'opposé de ce que nous sommes, une belle leçon de tolérance et de vivre ensemble.

 

 
 
 
 
 
 
 Little miss sunshine est une petite pépite d'humour, dans ce film, l'on suit le road trip d'une famille composée de 6 personnages hauts en couleurs. Tous ont une personnalité totalement différente, on a l'oncle suicidaire gay, fan de Proust incarné par le génial Steve Carell , le fils en pleine crise d'adolescence qui a fait vœu de silence jusqu'à son entrée dans la Air force, prêt à exploser à chaque instant, le grand-père super cool,  le père frustré par l'échec de son bouquin expliquant les 9 étapes vers la réussite, ironique me direz vous, la mère patiente qui essaie de gérer tout ce petit monde est bien sur, la petite fille, Olive qui rêve de devenir reine de beauté mais qui ne rentre pas dans les critères de beauté des concours de mini miss aux Etats-Unis, elle est un peu grassouillette, un peu gauche, a de grosses lunettes et des oreilles décollées, et pourtant, sa famille va la suivre dans son rêve le jour où Olive reçoit une invitation pour concourir dans un prestigieux prix de mini miss. C'est à bord d'un trop vieux van Volkswagen qu'embarque toute la famille pour un long périple semé d'embuches. L'on s'attache à tous les personnages, tous ont un côté attachant, des faiblesses mais peuvent compter les uns sur les autres pour surmonter les épreuves de la vie . Ce road trip est l'occasion pour eux de se livrer, d'apprendre à se connaitre, ils se rendent compte qu'ils sont unis et aimés. C'est une comédie un peu dramatique, pas toute rose et vraiment touchante qui avait reçu un prix au Sundance festival. Toujours cette quête de soi là encore, le voyage est une thématique qui se prête aux sujets tels que l'introspection, la recherche de soi et la connaissance des autres. Une très belle comédie familiale loin des clichés de la famille parfaite américaine, avec des personnages à la Malcolm, fous mais attachants. Le thème de la famille m'est cher, il est ici traité de façon subtile et poétique et ne tombe jamais dans le pathos facile et nian nian. Un film que je vous conseille vraiment d'aller voir! ( la scène de danse avec Olive est culte ;) ).
 
 
" Un vrai loser, c'est quelqu'un qui a tellement peur de ne pas gagner qu'il ne veut même pas essayer. "


 
 

 
 
 

Je garde celui que j'ai le plus vu pour la fin, qui n'est autre que " Max et les maximonstres" pour les Français. Adapté par Spike Jonze en 2009 d'un album pour enfants ( qui n'en est vraiment pas un au final ) de Maurice Sendak de 1963 . J'ai regardé ce film pour la première fois en 2011, et je dois dire que je ne m'attendais pas à un film aussi complexe et psychologique. Max, un petit garçon solitaire et sauvage ( son costume de loup dénote ce côté explosif et incontrôlable)  se réfugie à la suite d'une dispute avec sa mère dans son monde imaginaire, un monde peuplé d'étranges créatures poilues, un peu effrayantes qui le couronnent roi de L'île, après avoir voulu le becter quand même. C'est un film qui parle de voyage, d'évasion, mais pas au sens premier, il s'agit d'évasion par l'imaginaire (même si Max fugue et qu'il y'a là également une fuite physique ). C'est un film que je regarde souvent car je pense n'avoir toujours pas cerné toutes ses subtilités. Ce petit garçon, qui je pense est autiste, n'est pas adapté à une réalité un peu trop triste, dans laquelle il n'a pas d'amis, où sa mère travaille trop et ne le voit pas et où sa sœur le laisse dans la plus grande indifférence. Max est sauvage, incontrôlable, il se créé donc un monde dans lequel il est roi de tout, sans figure d'autorité, violent et sauvage, sans règles. Les créatures poilues représentent des faces de sa personnalité, des gens de son entourage, sa mère, sa sœur, son prof...  Je disais plus haut que ce n'est pas un film foncièrement destiné aux enfants car il est derrière son côté enfantin apparent très complexe et bourré de messages que les enfants ne peuvent cerner. C'est un livre, un film qui s'adressera aux plus grands, c'est la fuite imaginaire d'un enfant tourmenté et inadapté qui se dirige tout droit vers la fin de l'enfance. Ce n'est pas doux, c'est sauvage, comme le dit lui même l'auteur:


« Au contraire de la propagande assenée dans une grande partie des livres pour enfants, l’enfance n’est qu’en partie un âge de l’innocence. Selon moi, elle est également un temps de sérieux, de confusion et qui comprend une grande part de souffrance. Elle est aussi probablement le meilleur de nos vies (…). Ce que l’enfant souhaite le plus c’est de trouver un peu de vérité quelque part et cela fait aussi partie du travail de l’écrivain de faire de son mieux pour rechercher cette vérité. »

Si l'on ne veut pas trop gâcher son plaisir en analysant le film, il reste une imagerie, une ambiance vraiment superbe, très enfantine aux accents fortement scandinaves. C'est un saut dans le pays de l'imaginaire et de l'enfance, pays que nous ne quittons jamais ou à regrets.






J'espère que cet article vous plaira, j'y ai pas mal bossé, c'est l'occasion pour moi de mêler plusieurs passions, le cinéma, la musique, le voyage et les livres autour de ce sujet qu'est l'évasion, la fuite. Tous on ce point commun de mettre l'accent sur la recherche de soi, la recherche du bonheur en s'éloignant du quotidien et de ses tracas et nous incitent à sortir de notre zone de confort , de nous mettre en danger pour vivre pleinement.


Je met à disposition une playlist regroupant les musiques de ces films

 



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